La réhabilitation de l’ancien hôpital Saint-Jean Baptiste répond au souhait de la ville d’Aire-sur-la-Lys d’implanter au coeur de la ville un pôle culturel et de services qui résonne sur le territoire étendu du canton.Le choix de réinvestir ce lieu emblématique de la ville est fort : longtemps laissé à l’abandon, l’ancien hôpital redevient l’espace d’aide et de partage qui fut sa vocation première, tourné vers l’attention que l’on porte aux autres.
Aujourd’hui, en plus des services pour les citoyens (espaces socio-culturels, maison France-services...) et l’aide à la personne (CCAS, PMI...) la municipalité a choisi d’implanter la médiathèque de la ville, créant une offre culturelle qui enrichit considérablement ce programme et lui confère un caractère novateur et audacieux. Car l’enjeu de la cohabitation de toutes ces entités au sein d’un même site est bien de créer une relation symbiotique entre le savoir, le partage et l’entraide : ainsi naît le Pôle Social et Culturel du Canton d’Aire.
Formé d’une vaste cour centrale bordée de trois ailes, l’ensemble bâti historique présente de remarquables qualités. Sauvé in extrémis de la ruine - au cours de la décennie 2010 - par des travaux de mise en sécurité, on peut aujourd’hui apprécier la qualité des maçonneries et modénatures, des baies et des ordonnancements des façades (notamment sur rue de Saint-Omer). L’écriture architecturale historique héritée du 18e siècle est à la fois simple et belle, correspondant tout à fait à l’usage ancien - et futur - du lieu.
L’enjeu du projet contemporain est de révéler ce patrimoine, en restaurer les qualités et mettre en avant ses particularités. Chaque élément emblématique de l’architecture originelle a fait l’objet d’une attention pour prendre place dans le programme nouveau, à l’image de la grande fresque de la chapelle. Les aménagements neufs adoptent une écriture contemporaine et épurée, à l’image de la nouvelle extension côté cour qui abrite l’accueil général du site.Intervenir à proximité et au sein d’un édifice au passé si riche demande un certain doigté afin d’assurer la sauvegarde du lieu pour des décennies encore. Les techniques de mise en oeuvre traditionnelles ont été préférées (couvertures, maçonneries, vitraux...) et les matériaux particulièrement choisis en adéquation avec l’histoire du site (restitution de toutes les charpentes traditionnelles en bois). Cette exigence vis-à-vis du site protégé au titre des monuments historiques a été acceptée unanimement par la municipalité, la maîtrise d’oeuvre, les entreprises, les services de l’Etat.
Durant le chantier, les tâches à réaliser se sont avérées particulièrement complexes : travaux dans l’encombrement des ouvrages existants, opérations de reprises structurelles, traitement des bois anciens, confortements des charpentes, découvertes en sous-sol... Ainsi nombre d’adaptations in situ ont été nécessaires durant le chantier, dans l’intérêt du programme, des ouvrages anciens et des usagers.
© Agence Nathalie T'Kint
