J'avais envie d'une photo de l'Opéra Garnier que je n'aurais pas prise 100 fois déjà. Petits pas en oblique, dans un sens et dans l'autre, tel un crabe traversant la place. Alors que je renonçai, soudain je la vis : La symétrie. Deux mondes de nuit. Une photo inattendue. Je me suis alors dit : "Il suffisait de prendre du recul" et cela m'a fait sourire.
Les lignes et les points de lumière sont selon moi les éléments centraux, mettant en évidence deux mondes qui à première vue semblent s'opposer, qui se côtoient et surtout, se complètent. Une scène qui m'a paru aussi banale qu'emblématique de Paris. Je suis attachée à cette image, à ce moment qui m'a saisie, entre étonnement et joie d'être là. J'étais si surprise de "tomber" sur cette vue que je n'ai plus perçu le son des voitures pendant quelques secondes. La place était toutefois calme.Je n'ai pas le souvenir des odeurs perçues, je n'associe pas d'odeur à cette image. Plutôt des émotions. De jour, les escaliers sont en partie cachés par les taxis et les bus stationnés devant. C'est à la fois un lieu de passage et un lieu de rencontre. La nuit, c'est différent : l'impression de redécouvrir l'édifice. L'Opéra est alors un peu à soi.