Détourner une maison !
Amoureux de leur quartier, les commanditaires ont préféré agrandir leur maison plutôt que de déménager. Surélevée d’un étage, la Maison Castor se détache d’une rangée de maisons en briques, mitoyennes et symétriques. Comme si elle avait poussé pendant la nuit, elle se retrouve coiffée d’un niveau supplémentaire étonnant, habillé d’un enchevêtrement de tasseaux de bois qui rappelle étrangement une construction animale.
La surélévation, élémentaire dans sa géométrie et ses proportions, s’apparente à une maison de Monopoly : quatre côtés, un toit à double pente. Reconnaissable au premier coup d’œil, elle exprime l’image familière de la maisonnette en milieu urbain. Peint en rouge-orange métallisé, l’habillage, comme une superposition de treillages anarchiques, recouvre la construction ajoutée.
Perché au-dessus des toits et graphiquement dissocié de l’ensemble, le volume créé donne une impression de légèreté. Brindilles déposées par le vent ou amenées une par une par un animal industrieux, les hachures chaotiques s’arrêtent net dans l’alignement des toits des maisons voisines. La gémellité mitoyenne est perturbée, mais respectée. L’harmonie est rétablie par des rappels de couleur sur les menuiseries et le portillon.