"Maison en rez-de-chaussée de petite taille, elle correspond à une forme d'habitat minimum. Elle comporte généralement un couloir central qui dessert deux pièces réparties de part et d'autre. Les volumes sont réguliers et la façade généralement symétrique. Les maisons de ce type les plus fréquemment rencontrées appartiennent à l'époque industrielle et datent plutôt de la fin du 19 e siècle et du début du 20 e siècle. Elles se situent alors dans les noyaux et dans des structures spécifiques (alignements, rues en impasse). Les maisons élémentaires agricoles sont situées dans le noyau des communes, participant de la structure en village-rue. Elles ont souvent été transformées.
SES CARACTÈRES GÉNÉRAUX
La maison élémentaire est une maison en rez-de-chaussée, surmon¬tée d'un comble.
Elle est implantée parallèlement à la voie, sa façade principale donne sur la rue.
Généralement, elle offre aux regards une façade symétrique, avec une fenêtre de chaque côté de la porte centrale.
Basse et d'un volume horizontal, elle présente une silhouette assez trapue. Elle est généralement simple en profondeur.
Dotée d'un comble ou d'un étage de comble, elle comporte sou¬vent un grenier avec une porte d'accès dans le haut du pignon et des jours dans la toiture pour l'éclairage.
En raison de l'industrialisation du nord de l'entité paysagère du Bavaisis, elle est souvent située à proximité d'une industrie et des carrières, comme à Bellignies, au lieu-dit Cautipont, au Riez-du-Bois ou près de l'ancienne marbrerie Cordier.
Liées à ce développement industriel, les toitures des maisons élémentaires sont à l'origine presque systématiquement en tuile mécanique, même si celle-ci a laissé place dans les années 1970 à des matériaux synthétiques.
Deux particularités se remarquent fréquemment dans cette entité paysagère du Bavaisis au relief assez marqué :
- les maisons élémentaires sont souvent construites deux à deux, en mitoyenneté ou en proximité
- les maisons s'adaptent à la pente, soit en étant surélevées sur de petites terrasses, soit en suivant le jeu de la pente. Elles sont alors accessibles par des emmarchements qui participent à leur mise en valeur.
Évolution des matériaux de construction
De finition très soignée, elle reflète les caractéristiques de l'habitat dans l'Avesnois, en adoptant les mêmes codes de construction et d'emploi des matériaux locaux :
- les maisons élémentaires du 18e siècle ont une maçonnerie de moellon de calcaire marbrier,
- celles du milieu du 19e siè¬cle, une maçonnerie en bri¬que avec un soubassement, des linteaux et des appuis de fenêtre en calcaire marbrier.
- celles de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle présen¬tent des ouvertures cintrées en brique.
- tandis dans celles qui ont été construites après la Première Guerre mondiale, le béton rem¬place le calcaire marbrier pour le soubassement, les linteaux et les appuis de fenêtres.
L'ÉVOLUTION DES MAISONS
Certaines des maisons ont été construites à l'origine, au 18e siècle en calcaire marbrier, extrait des carrières de la vallée de l'Hogneau. Elles ont ensuite été agrandies et adaptées à l'évolution des familles et des usages. Aussi peut-on lire ces transformations en pignon avec la présence des moellons et les agrandissements réalisés en brique. Souvent les façades ont été complètement transformées au 19e siècle pour élargir les ouvertures. Dans ce cas, toute la façade a été reconstruite en brique ou, parfois seules les ouvertures transformées. Pour uniformiser la maçonnerie, celle-ci a souvent été badigeonnée à la chaux et aujourd'hui peinte en blanc.
Les extensions
L'agrandissement a pu être réalisé selon différents modes :
- par l'ajout de volumes en pignon, des appentis, d'un côté ou de part et d'autre du volume d'origine.
- le comble est transformé en comble habitable, parfois avec le percement de lucarnes.
- dans le cas d'alignement de maisons mitoyennes, les agrandissements ont pu se faire par le prolon¬gement du volume existant, permettant l'ajout de quelques travées. Cette modification peut se lire sur les cadastres et surtout dans la maçonnerie lorsqu'un matériau différent a été employé.
La maison élémentaire est en effet le type d'habitat qui a subi le plus de transformations et aussi de dénaturation, pour l'adapter aux exigences modernes.
LES VARIANTES
Selon les époques et le mode d'implantation, le modèle de la maison élémentaire présente des variantes :
- certaines sont doubles en profondeur.
- exceptionnellement, elles peuvent être implantées perpendiculairement à la voie, percée d'une porte et de fenêtres en pignon.
- dans les années 1900-1930, ce type a pu adopter des formes moins stéréotypées, proposant des ouvertures plus larges, soulignées de lin¬teaux en béton, ou bien encore un modèle plus élaboré avec une lucarne en façade surmontant la porte principale."
Extrait du Diagnostic du patrimoine bâti du Bavaisis