Le Cateau-Cambrésis est bâti sur un site traversé par des galeries et des cavités en tout genre, allant jusqu'à rendre certains endroits dangereux.
Les galeries de Le Cateau datent du Moyen Âge, époque où la population cherchait à se protéger des armées étrangères en se cachant sous les constructions. De grands réseaux souterrains ont ainsi été créés, formant en quelque sorte une ville sous la ville. Ces galeries relient entre elles des caves et des boves, situées avant tout sous le centre ville, allant de l'ancienne Abbaye Saint-André à l'Hôtel de ville et son beffroi, en passant par l'ancienne Brasserie Lefebvre-Scalabrino . On y trouvait par exemple des cavités servant de cachots et des galeries permettant de rejoindre les murailles à l'abri des envahisseurs.
Ces galeries ont également été creusées afin d'extraire du calcaire pour alimenter les fours à chaux de la ville. De nombreuses carrières datent du 19ème, époque où les catésiens exploitaient les sous-sols calcaires et marneux de la ville.
Durant les deux guerres mondiales, les souterrains servirent aux habitants pour se protéger des bombardements. Les allemands, qui occupèrent la ville durant 50 mois pendant la Première Guerre mondiale, y avaient établi leur Quartier Général, et équipé les galeries de réseaux électriques. Au moment de la libération de la ville en 1918, de nombreux catésiens sont morts dans ces galeries, victimes pour la plupart des gaz ennemis. Lors de la reconstruction qui a suivi, certains souterrains ont reçu une grande partie des gravats, du fait du manque important de moyens d'évacuation.
Dans les années 90, on s'aperçoit que les souterrains de Le Cateau restent assez méconnus des habitants. Pour y remédier, la municipalité décide d'organiser des "Journées du patrimoine", afin de permettre la visite du véritable gruyère qu'est Le Cateau-Cambrésis. Chaque premier dimanche du mois, des guides expliquent ainsi aux habitants l'histoire de ces souterrains et examinent les graffitis anciens qui parcourent les murs des parois rocheuses.
Depuis quelques décennies, ces galeries représentent un danger pour la population locale, du fait de leur faible profondeur. En effet, certaines galeries n'ont qu'une profondeur de 6 à 7 mètres. En 1968, un effondrement d'une ancienne carrière a menacé le groupe scolaire Pierre et Marie Curie. A la fin de l'année 1999, l'effondrement partiel du sol de la place de l'Hôtel de ville a ravivé le spectre d'un éboulement plus important dû aux cavités souterraines. On propose alors de combler certaines de ces cavités avec du mélange de remblais et de béton. A la fin du mois de juin 2007, a lieu de nouveau un effondrement, celui d'une cave située sur la route de Cambrai.
La valorisation de ce patrimoine qui raconte l'Histoire du territoire est évidente, il participe à l'attractivité touristique et à la connaissance du territoire.
CAUE du Nord