Naturellement, Bourg en Bresse n'a rien à voir avec l'effroyable situation des taudis londoniens popularisés par les gravures de Gustave Doré. Mais, les villes industrielles du XIXe siècle, leur insalubrité, l'absence de lumière dans leurs logements exigus, la promiscuité imposée aux familles nombreuses se partageant une seule pièce, frappent tous les esprits avertis.
La proximité de Bourg avec les sanatoriums pionniers de Hauteville témoigne l'impact de conditions de vie difficiles sur la population jusqu'au seuil des années 1960. Pour aérer et ensoleiller la ville, il faut en relâcher le tissu incroyablement dense hérité du Moyen-Age, lorsque les constructions s'érigeaient à touche-touche pour occuper toute la surface protégée par les remparts.
Il faut également séparer les habitations des activités artisanales et des entreprises grandes ou petites qui y ont pris place.
Au début du XXIe siècle, après toutes les opérations de mise en valeur des centres anciens, seuls les faubourgs conservent encore, et de façon très fragmentaire, des exemples suggérant la mémoire d'une telle imbrication, comme ici sur quelques dizaines de mètres. La perspective de la rue du Pressoir offre l'exemple de ce que l'on désignera sous le terme de « résorption des îlots insalubres », parfois étendu à l'ensemble d'un quartier à l'exemple de celui du Marais à Paris.
Etape du 2ème parcours d'architecture XXe l'Ain.