Le quartier tout entier fait l'objet d'une profonde restructuration dans laquelle les écoles maternelles et primaires viennent s'insérer. Leur rôle est une pièce maîtresse du projet de développement de la cité Thiers dans le contrat de ville de Bruay sur l'Escaut.
L'école achève, et en même temps poursuit, les lignes-forces de la place du quartier dans un mouvement naturel. Les perspectives visuelles se fondent en son sein par l'intermédiaire d'un cadrage en transparence sur l'espace structurant l'école : la rue-galerie.
Le bâtiment ne cherche pourtant pas la monumentalité. L'entrée principale, discrète et commune aux deux écoles, n'est pas dans l'axe de la place, mais trouve une relation privilégiée avec le passage piétonnier latéral plus à l'échelle des enfants.
La profondeur, assurée par les épaisseurs à franchir, préserve les enfants d'un contact trop franc avec le quartier, sans les isoler totalement.
L'amphithéâtre, point nodal du centre scolaire, lieu de manifestation de la vie scolaire, est conçu comme le lien interactif entre intérieur et extérieur, sa perméabilité visuelle et son développement en "contrebas" l'affirment.
Les couleurs et les matières utilisées (béton peint, métal, verre) valorisent les surfaces, dématérialisent les masses. Les découpes et le remplissage partiel des surfaces vitrées sont autant d'éléments qui contribuent au dynamisme du projet.
Le bâtiment est conçu comme un assemblage et un jeu de volumes intérieurs /extérieurs offrant aux enfants l'opportunité d'expériences spatiales enrichissantes.
Une fois les portes franchies, les enfants se trouvent dans la rue-galerie qui leur offre des échelles modulées en fonction de leur âge, la toiture qui la couvre s'abaisse progressivement au fur et à mesure de l'avancée vers la maternelle.
La dimension publique de l'école se déploie dans l'unité et la fragmentation. Malgré l'unité qu'induit la rue, les sous-ensembles pédagogiques sont bien présents, s'affirmant dans leur liberté et leur autonomie de fonctionnement, avec chacun son petit univers, son identité.
© Agence d'Architecture Dodat & Villain