Posséder un bâtiment ancien est aujourd'hui un privilège extraordinaire : il est en effet impossible, même en y mettant les moyens, de construire une maison comme on le faisait il y a 100, 200 ou 300 ans.
Les carrières d'où l'on extrayait la pierre n’existent plus, les carriers qui la travaillaient, les tailleurs de pierre qui la façonnaient, les maçons qui savaient limousiner, les charpentiers capables de transformer avec quelques outils un chêne en poutre et de manipuler des pièces de bois de plusieurs tonnes, sans parler des métiers comme les chauleurs, les appareilleurs, les tuiliers, les briquetiers, etc. ont désormais tous disparu.
Une maison ancienne est donc un bien extrêmement précieux, parce que de plus en plus rare. Bien restaurer commence par là : avoir conscience que l'on possède un trésor !
Une maison ancienne est précieuse aussi parce qu'elle est le témoin de toutes les vies qui s'y sont déroulées, de toutes les activités qui s'y sont pratiquées. De tout temps, les constructions humaines ont évolué en fonction des besoins, des moyens, de leurs usages et de l'expression sociale dont ils ont été le support.
Matière à réflexion ! Une nécessaire adaptation
Bien rares sont les bâtiments qui ont traversé les siècles sans avoir été au fil des ans, adaptés, agrandis, quelquefois avec bonheur, parfois de manière moins heureuse. Un bâtiment ancien est le témoin, non seulement d'une époque, mais aussi de toutes celles qu'il a traversées.
Sa forme est indissociable de sa fonction et vouloir maintenir le passé intact d'un bâtiment en le restaurant dans son état initial n’a pas de sens.
Puisqu’un bâtiment qui n'a plus d'utilité ne peut survivre à l'usure du temps, vous allez nécessairement lui donner une fonction. Vous allez chercher à « l'adapter » au nouvel usage que vous allez en faire et au confort que vous souhaitez. Si l'on veut qu'un lieu survive, il doit avant tout vivre.
Par exemple, transformer une grange abandonnée pour en faire une habitation est un bon moyen de la sauver.