Lorsque j'ai aperçu ce bâtiment pendant mon trajet quotidien, ce qui d'abord frappé est l'aspect futuriste de cette tour. Puis, le contraste, le contraste entre les différents quartiers de Paris. Celui où je me trouvais : Barres d'immeuble de logements sociaux, entourée de gens pressés et morne tout cela enveloppé d'un silence assourdissant qui est présent sur cette photo au premier plan, par la silhouette de l'homme pressé et des fils du tramway se découpant à contre jour. Ensuite le quartier des tours, futuriste, vert : idéalisé, présent au second avec la tour d'habitation de l'architecte Edouard François. Puis les immeubles haussmanniens, en arrière-plan écrasé par la tour représentant les "beaux quartiers " de Paris. Il y a pour moi deux éléments de cette composition qui évoquent un paysage en mutation. Évidemment la première qui est cette tour occupant le tiers gauche de l'image et écrase de par sa taille les immeubles haussmanniens en arrière-plan plan, accompagnée de grues se découpant sur le ciel au-dessus qui nous montre la transition architecturale. Ensuite, le premier plan constitué d'un homme pressé de prendre son tramway quotidien et les lignes de tramway se découpant sur ciel et plongeant vers la ville m'évoquent le trajet quotidien que font une garde partie des parisiens : Paris est en constante mutation démographique (et donc architecturale). Cette tour faisant appel dans notre imaginaire à des image que nous ne voyons seulement dans des films de science-fiction ou des maquettes futuriste utopistes où l'homme et la nature cohabitent, semble chercher à nous montre que le future que nous imaginions est maintenant. Ce contraste que j'ai décidé de mettre en exergue avec le cadrage et la luminosité faible est aussi un moyen pour moi de dresser le portrait d'une ville imaginaire futuriste et presque distopique. En effet, les fumées s'élevant dans l'arrière plan, les fils de tramway et l'homme seul marchant vers son quotidien, contribuent à donner une atmosphère presque lugubre à la scène. Atmosphère qui est accentué par le contraste avec l'immeuble: représentant une prouesse de technologie, et d'ingénierie, promesseuse d'une vie idéalisée mais réservée à une seule poignée de gens privilégiés. Ce tableau fût renforcé lors de la prise de vu par le calme plat, seulement entrecoupé à intervalles réguliers par le bruit strident des rails de tramway : les travailleurs avançant silencieusement vers leur labeur quotidien.