Bien que faisant toujours partie de bâtiments d’une ferme, leurs présences dans le paysage justifient pleinement de les présenter spécifiquement.
Appelés aussi boulangeries, les fours à pain de la Manche empruntent sans guère de nuance leur matériau à la maison rurale. Là où elle est à pans de bois hourdé de torchis, comme dans le Mortainais, la boulangerie est de terre et de bois, là où la pierre l’emporte, le four est également maçonné.
Il s’agit dans tout le département de petit bâtiments construits à l’écart de la maison d’habitation et des dépendances pour éviter que les flammèches sortant de la cheminée ne mettent le feu aux couvertures en paille.
Ils sont dans la Manche toujours construits sur le même principe : une chambre fait office de pièce de travail, le « fournil » avec en pignon une cheminée qui donne sur la chambre de cuisson, la « motte de four ». Celle-ci repose sur un socle de maçonnerie ; elle est dallée d’une « solle » en briques réfractaires, voûtée avec le même matériau et recouverte d’argile. Les deux parties de cette boulangerie possèdent leurs propres toits.