Le patrimoine pré-industriel dans la Manche

La Manche, aujourd’hui identifiée comme un département rural, est jusqu’au début du XXe siècle un territoire présentant une intense activité préindustrielle. Il s’agit d’exploiter les richesses du sous-sol ou de profiter de l’énergie hydraulique de ses rivières.

 

Les fours à chaux sont les constructions encore présentes les plus spectaculaires. Ils transforment par cuisson le calcaire en chaux, matériau primordial pour la construction des bâtiments et pour l’amendement des terres à partir du XIXe siècle. Pays de massifs anciens où le calcaire est peu présent, les fours à chaux de la Manche se concentrent à proximité immédiate des gisements de calcaire : secteur de Valognes, Saint-Lois avec les grands fours de Cavigny et de la Meauffe et le secteur de Montmartin-sur-Mer. 

L’architecture de ces fours évolue avec l’époque mais ce sont toujours des constructions massives en maçonnerie présentant une « gueule » par laquelle est introduite le combustible (ajoncs, bois puis charbon), un « vide » où sont disposées les pierres à cuire, un « foyer » dans la partie basse du four et un « gueulard » par lequel s’échappent les fumées.

Ces fours se sont éteints dans la première moitié du XXe siècle. Plusieurs d’entre eux ont bénéficié d’une protection et d’une mise en valeur, mais beaucoup d’autres, délaissés, se recouvrent progressivement de lierre.

 

Des mines de fer dans la Manche sont exploitées jusqu’au XXe siècle. Le minerai part par bateau pour être transformé. Dans le Mortainais, les mines de fer sont présentes s à Bion (Bourberouge), le Neubourg et Barenton sur les contreforts de la barre gréseuse qui porte la forêt de la Lande Pourrie. Elles ferment dans la première moitié du XXe siècle.

Dans le Cotentin, la mine de Diélette sur Flamanville exploite le minerai grâce à des galeries sous-marine. Elle ferme en 1962.

Il ne reste plus de bâtiments de cette activité minière.

 

L’activité potière est également très active dans le département depuis le Moyen Âge. A côté des « petits potiers » locaux qui produisent, comme dans toute la France, une poterie utilitaire de médiocre qualité ainsi que des briques, des tuiles et des pavés, le département présente deux secteurs où des « grands potiers » fabriquent une poterie de grès imperméable, cuite à 1300°, qui assure une excellente conservation des aliments. Si cette production de grès n’avait pas existé, le beurre normand et la réputation de la Normandie n’auraient pu être exportée à travers le monde.

Ces sites potiers se développent dans le Cotentin à Néhou, Vindefontaine et Sauxemesnil. Dans le Mortainais, la paroisse de Ger concentre à partir du XVIe siècle l’essentiel de la production potière de grès avec 21 ateliers au milieu du XIXe siècle qui exportent en Normandie, en Bretagne et jusqu’au Canada.

Tous ces sites potiers se sont arrêtés dans la première moitié du XXe siècle. Une meilleure connaissance de leurs productions et de leurs techniques nécessiterait un programme de recherche archéologique. À Ger, une dizaine de sites présentent encore des fours ou d’anciens ateliers qu’il seraient intéressant d’étudier et de préserver.

 

Enfin l’énergie hydraulique des moulins sur les rivières permet de développer une importante activité pré-industrielle dès l’époque médiévale. Voir

Autor(en)
François Toumit
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Zurab JAVAKHIDZE
Erstelldatum :
11/05/2021
Aktualisierungsdatum :
15/09/2021