A l'approche du site Hill 60, au sud du Saillant d'Ypres, des espaces boisés gérés par la Province de Flandre occidentale ont remplacé les paysages dévastés d'après la Grande Guerre. Le site borde le Bois des Hospices et le parc provincial du Palingbeek. On y trouve une végétation adaptée à un sol relativement acide : chênes, hêtres, châtaigniers, sorbiers des oiseleurs. Des prairies occupent les terres autrefois ingrates et traditionnellement couvertes de genets et d'ajoncs.

Le site de Hill 60 a été transformé en mémorial des combattants britanniques. La cote 60 appartient à une ligne de crête qui domine la ville d'Ypres. Il est bordé par le remblai artificiel de la voie ferrée aménagée en 1860 dont les allemands s'emparent dès 1914 pour contrôler le terrain à 30 km à la ronde. C'est le site de la première bataille d'Ypres en octobre et novembre 1914. Au printemps 1915, la seconde bataille d 'Ypres inaugure le recours aux gaz de combat. Dans un premier temps, ce gaz est un composé de chlore. Son recours est délicat : le vent retourne parfois le gaz vers les rangs allemands. En 1917, un gaz plus toxique est utilisé, il contamine le soldat par la peau, c'est l'ypérite. Il entraîne la mort dans d'atroces souffrances.

Le terrain chaotique du site Hill 60 témoigne de la violence des explosions : le sol est criblé de cratères de bombes et de mines. Des arbres masquent la vue d'Ypres. Le principal cratère de mine, le Katerpilar Crater, le plus impressionnant du front ouest, a pris la place d'une colline minée durant la guerre. Il est situé en contrebas de Hill 60 et il abrite aujourd'hui un étang entouré d'arbres. Cette sape à été creusée en 1917 par les Anglais sur 700 mètres de long à 10 mètres sous les lignes allemandes dans le but de créer une percée dans les lignes ennemies. Le site aujourd'hui discret est parfaitement bucolique.