Il est souvent difficile de comprendre ce qui se cache derrière les sigles des règles d'urbanisme. Les lois sont pourtant votées pour donner aux élus les moyens de décider et d'agir localement.
Les dispositifs mis en place depuis les années 1950 restent très comparables, dans les pays européens. Les lois nationales ont construit les conditions pour aménager et coordonner les projets dans ce qui pourrait s'apparenter à des démarches partenariales : partager un regard croisé sur l'existant, les besoins et les orientations.
Belgique et France utilisent des outils comparables pour penser la cohérence des aménagements sur le territoire, depuis plus de 15 ans. La Belgique semble avoir 5 ans d'avance. Il est donc intéressant d'observer l'impact de l'évolution des lois sur les démarches de projets pour en tirer enseignement, sur le versant français.
Les démarches portent aujourd'hui leurs premiers fruits de part et d'autres, à travers des "schémas d'aménagement du territoire" mis en oeuvre depuis 5 à 10 ans. Nous constatons dans le même temps que les premiers schémas sont parfois en cours de transformation radicale, pour intégrer les exigences plus fortes des populations, en matière d'environnement ou d'impact sur les paysages.
Le jargon des techniciens demeure la règle. Il devient essentiel et plus facile aujourd'hui que les élus s'approprient leurs démarches d'aménagement et les partagent avec leurs citoyens, à travers des documents pédagogiques complémentaires. Le développement des supports informatiques et des réseaux sociaux facilitent l'innovation et la mise en place d'un volet grand public pour accompagner les démarches d'urbanisme réglementaire.
Petit retour en arrière sur presque 70 ans d'expérimentation. De part et d'autre de la frontière franco-belge, les outils d'aménagement se résument rapidement à des sigles, des acronymes : SRADDET, SCOT, PLU ou RSV, RUP. Que se cache-t-il vraiment derrière les codes?
L'évolution reste à peu près comparable durant les "Trente glorieuses », en France et en Belgique. Les territoires se développent parallèlement à la création des organismes et des outils de planification. Des organismes publics nationaux accompagnent les ministères en charge du pilotage d'une planification centralisée : Commissariat au Plan ou Bureau du Plan...
A partir des années 80, la décentralisation se traduit directement par un partage de la planification. L'aménagement du territoire devient une compétence régionale en Belgique dès les années 80 et en France dès 1982. Les 2 voisins développent un premier niveau de travail à travers des schémas régionaux pour la stratégie puis la mise en oeuvre. Ils se déclinent ensuite jusqu'aux échelles communales avec les mêmes binômes : un schéma stratégique et des règles de mise en oeuvre.
Un manuel scolaire belge de géographie décode le fonctionnement en Belgique (voir aussi : Lire le monde) et les cahiers de l'urbanisme donne une vision synthétique des fonctionnements européens, depuis les années 50 (voir aussi : les cahiers de l'urbanisme).