La cité des Électriciens est construite par la Compagnie des mines de Bruay entre 1856 et 1861 pour loger les familles des mineurs travaillant à la fosse n°1.

Il s’agit de la plus ancienne cité minière subsistant dans le Bassin minier du Pas-de-Calais. Elle constitue une véritable charnière dans l’histoire de l’habitat ouvrier. Elle témoigne en effet de la progressive évolution de l’habitat ouvrier au XIXe siècle, et est un exemple exceptionnel de l’architecture des premiers corons. 

Progressivement désaffectée, inscrite aux Monuments Historiques, elle est devenue l’une des 5 cités-pilotes dans le cadre de l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco du bassin minier Nord Pas-De-Calais.

Le projet a été conçu par l'Atelier d'Architecture Philippe Prost ( AAPP). L'approche de ce concepteur est caractérisée par une hybridation étroite entre recherche académique voir scientifique et maitrise d'oeuvre professionnelle. Selon l'architecte "Creuser ces questions et expérimenter doivent permettre de forger les outils de théorie qui en retour serviront la discipline, pour fertiliser la pratique et faire projet bien au-delà".

Au delà de sa valeur patrimoniale, "la Cité des électriciens est aujourd’hui remarquable par son état de conservation. Sa configuration n’a pas changé depuis sa construction. Elle comprend cinq barreaux parallèles à la rue Anatole France et deux barreaux perpendiculaires. La conservation des carins (dépendances) et des voyettes (ruelles) lui a permis de garder son intégrité. 

La réhabilitation de ce monument du quotidien en fait le support du témoignage d’une vie et d’une activité révolue : le projet vise à en faire un lieu tout à la fois de mémoire, de vie et de création pour le XXI° siècle.

Le site entièrement réhabilité abrite des logements, des résidences d’artistes et des gîtes urbains dans les anciens corons adaptés aux exigences BBC, ainsi qu’un nouvel équipement muséographique : le centre d’interprétation de l’habitat et du paysage minier, réparti entre le bâtiment central restauré et un bâtiment contemporain, le pavillon Rouge. Ce projet est aussi une occasion de faire la démonstration de la compatibilité entre patrimoine bâti et développement durable. En conservant l’existant, en lui affectant de nouveaux usages, le projet conserve et adapte la Cité aux nouveaux modes d’habiter comme aux problématiques environnementales. Les carins, ces constructions fragiles et modestes, sont tous restaurés afin d’accueillir de nouvelles fonctions : friterie, sauna, clapier… Le projet intègre l’organisation et le vocabulaire de la vie minière : corons, voyettes, carins et comprend l’habitat dans un dispositif plus vaste : du logement à la cité, de la cité au grand paysage.

En étroite imbrication avec la restructuration de la Cité, l’ensemble des espaces extérieurs est réinventé et réintreprété pour témoigner, illustrer la vie des mineurs et son évolution au cours des 150 dernières années. Les places et jardins qui prolongent le programme construit sont conçus tant comme une évocation poétique, qu’un support de compréhension historique. Ouvert sur la ville comme sur l’espace agricole, le site dans son ensemble invite à imaginer l’avenir d’un territoire." in https://www.prost-architectes.com/bruay/