Afin de limiter les nuisances inhérentes aux activités agricoles, la Préfecture du Jura impose une distance minimale à respecter entre les bâtiments d'élevage et les habitations d'un tiers. Lorsque l'exploitation compte moins de 50 Unité Gros Bétail (1 UGB = 1 bête), le règlement départemental sanitaire exige une distance supérieure à 50 m. Au-delà de 50 UGB, il s'agit d'"installations classées" qui doivent s'implanter à plus de 100 m. L'application de cette règlementation est ferme, la Commission Départementale des Sites n'accordant aucune dérogation.
Cette mesure impliquant un impact fort des bâtiments dans le paysage, le Conseil général du Jura a encouragé leur intégration en accordant, dans le cadre du Plan de Modernisation des Bâtiments Agricoles, une surprime aux agriculteurs qui respectaient les préconisations émises par le CAUE.
Établies à partir d'une visite sur place et d'un échange avec l'agriculteur afin de répondre au mieux à la fonctionnalité du site, les préconisations portaient sur l'implantation du bâtiment, la volumétrie générale, la localisation des aires de stockage et circulation, l'accompagnement végétal et les matériaux et couleurs. Elles étaient accompagnées de recommandations facultatives concernant les détails architecturaux, le devenir de l'exploitation et l'accompagnement végétal.

Extension, évolutivité, qualité architecturale et de vie, perception du métier
Témoignage de l'agriculteur :
« Une extension architecturale maîtrisée, présentée par l'agriculteur : "Un projet se prépare en mettant le maximum d'atouts de son côté. Le projet d'extension avait été préparé techniquement par la Chambre d'Agriculture qui a produit des schémas. La construction en bois a été choisie dès l'origine du projet.
A titre personnel, je m'étais conseillé auprès d'un architecte pour avoir le meilleur projet pour ma maison, ceci afin d'éviter toute erreur de construction et obtenir le meilleur résultat. Il était évident que je ferais intervenir un architecte pour mon bâtiment agricole.
L'intervention du CAUE dans mon projet m'a permis de concrétiser un bâtiment évolutif qui respecte la volumétrie de l'existant et puisse être agrandi. Les points sur lesquels l'aide du CAUE a été pertinente sont :
- L'éclairage naturel et un bâtiment lumineux
- Un bâtiment bien intégré dans le paysage. En effet, l'exploitation située à l'entrée Nord du village impacte depuis la route.
- Ce bâtiment se veut également être un changement de perception du « grand public » sur le métier d'agriculteur ; aujourd'hui les agriculteurs ne sont plus des personnes rustres et renfermées sur elles-mêmes mais plutôt des chefs d'entreprises fiers de leur métier !
- Enfin, il ne faut pas se voiler la face, avoir un projet c'est bien, mais tout ce travail d'intégration a un surcoût que le Conseil Général prend en partie en charge, ce qui m'a permis d'aller au bout de mon projet.
Je remercie l'architecte conseiller du CAUE, pour ses conseils, sa perspicacité d'ensemble, car aujourd'hui le bien-être animal a té optimisé : les animaux se sentent bien et l'éleveur aussi. »
Vaches laitières-AOC Comté
Pays du Revermont
Bresse comtoise