Hors Paris et Nancy, rares sont en France les constructions de style Art Nouveau. Dans la première décennie du XXe siècle, les villes de province éprouvent plutôt une attirance pour un éclectisme intégrant à d'autres évocations stylistiques quelques signes illustrant cette esthétique singulière. Ici, par exemple, la symétrie de la façade va à l'encontre des principes développés par les praticiens de l'Art Nouveau. Il en est de même de la pièce sommitale traitée sous forme d'une tour sur plan carré. Les lignes souples inspirées par le style 1900 servent simplement à souligner la rive d'un toit, à accentuer la singularité de deux fenêtres, à laisser sa transparence et sa profondeur au porche d'entrée et souligner l'émergence du monde souterrain (les caves) au-dessus du niveau du sol en relation avec les deux soupiraux. Sans doute manque-t-il à cette habitation des menuiseries qui donnèrent souvent à de telles réalisations leur cachet spécifique ? Derrière ce décor au sage assemblage de pierre, les espaces intérieurs paraissent conventionnels. L'absence de recensement national de ce type d'architecture nous prive de rapprochements entre des créateurs éclectiques, des constructeurs découvrant des formes expressives et des commanditaires attirés par quelques signes d'une douceur florale.
Etape du 1er parcours d'architecture XXe l'Ain.