Le développement durable est utilisé aujourd'hui comme un nouveau repère pour aborder une grande variété de problèmes touchant au long terme et à l'insertion de l'activité de l'homme dans l'environnement planétaire. C'est dans ce mouvement général de remise en cause du productivisme des cinquante dernières années qu'émerge le concept de "bâtiment durable". Plus qu'une nouvelle dimension de la qualité, la notion de "durabilité" offre une grille de lecture des défis que doivent aujourd'hui relever les acteurs du bâtiment, à l'échelle du secteur, en forte dépression, comme à l'échelle de la société et de la planète. Cela nous amène à nous interroger sur la compatibilité de la montée des exigences environnementales et sociales dans la production du cadre bâti et plus généralement de l'urbain avec les intérêts économiques des acteurs de la construction. A l'heure actuelle , la durabilité n'est pas encore admise sur le marché. Le passage de la phase théorique et expérimentale à la phase opérationnelle est conditionné par l'existence 'acteurs susceptibles de remettre en cause, intentionnellement ou non, la confiance partagée envers les pratiques professionnellle courantes. De nouvelles conventions de qualification fondées sur le principe de durabilité pourraient alors émerger et prendre corps au sein des conditions matérielles de l'échange. Cette dynamique s'articule autour de trois pôles étroitement imbriqués : l'offre, la demande et les pouvoirs publics.