Les abords de votre maison sont primordiaux pour intégrer ou non votre future maison dans le paysage environnant.
Une fois de plus, observez ce qui existe autour de vous pour les maisons anciennes. Y a-t-il une haie basse ou haute, des murets, une clôture ? Comment sont traités les talus ? Quels sont les portails ? Quelles sont les essences d’arbres et d’arbustes présentes ?
Mais d’autres éléments sont à prendre en compte : Y a-t-il des vents dominants dont vous souhaitez vous protéger ? Y a-t-il à proximité un bâtiment disgracieux que vous voulez cacher ? Avez-vous un chien et/ou des enfants qui nécessitent un espace de jeu clos ? Souhaitez-vous un espace plus privé hors de la vue des passants ?
Développez cette réflexion avant tout travaux sur votre parcelle. S’il existe des arbres sains et vigoureux, essayez le plus possible de les conserver. Un arbre fruitier en haut-jet met 5 ans pour commencer à donner quelques fruits, 10 ans pour procurer de l’ombre.
Matière à réflexion ! Un mur infranchissable
Est-ce pour vouloir marquer notre territoire ? Est-ce pour nous isoler du reste de monde ? Est-ce pour protéger nos trésors des inévitables voleurs ? En France, nous avons souvent l’habitude de monter une barrière infranchissable et opaque autour de notre maison. Cette pratique est bien présente dans la Manche.
Dès que la maison est construite, on voit s’élever des murs en agglomérés de ciment ou des panneaux opaques en béton, en métal ou en plastique qui rappellent les ambiances des zones industrielles. Ces types de clôtures empêchent toute intégration de la maison dans son environnement.
Si vous avez besoin d’un espace d’intimité, définissez un endroit où la végétation plus haute vous cache à la vue des passants ou posez une palissade en matériau végétal. Mais ne croyez pas que les gens passent leurs temps à regarder chez vous !
La meilleure façon d’intégrer votre maison dans son paysage est de reprendre les idées proposées pour restaurer les maisons anciennes. Pensez en particulier :
- À planter une plante grimpante sur la façade. C’est un élément majeur d’intégration de votre maison dans son environnement : poirier ou pommier palissé en espalier, glycine, rosier, chèvrefeuille, vigne vierge, clématite, vigne, hortensia grimpant, etc.
- À installer une plate-bande de plantes vivaces au pied d’une façade. C’est aussi un lien naturel avec votre environnement.
- À aménager votre cour en matériau stabilisé pour éviter de sortir dans la boue en hiver. Évitez le goudronnage de votre cour qui imperméabilise le sol, risque de créer des remontées d’eau dans les murs et déconnecte totalement la maison de son environnement.
- À planter quelques arbustes à fleurs et des fruitiers dans votre jardin pour le plaisir des yeux et des papilles.
- À créer une palissade de bois et/ou une haie basse taillée pour limiter votre jardin. Afin de faciliter son entretien, adaptez sa hauteur à la possibilité de la tailler sans échafaudage, deux fois par an. Choisissez des essences régionales : épine, charme, buis, houx, troène, hêtre, fusain, noisetier, etc. Ne retenez qu’une ou quelques espèces végétales. Tout autre matériaux artificialise ce lien majeur entre votre maison et le paysage.
- Un nombre trop important d’espèces végétales entraîne une haie très hétérogène dans ses formes et ses coloris, façon arlequin !
- Votre espace plus privé peut être limité par une haie haute montée sur un talus.
- Installez un portail simple, adapté à la dimension de votre parcelle et au style de votre maison. La meilleure des intégrations se fera avec un portail en bois qui se patine et s’entretient de temps en temps.
Si vous souhaitez cependant construire un mur autour de votre propriété, ne vous emprisonnez pas ! Il est souhaitable qu’il ne soit pas plus haut qu’1,20 m, les agglomérés de béton seront enduits avec le même matériau et la même couleur que vos façades. Pour en assurer l’intégration, pensez à planter une plante grimpante le long du mur côté extérieur en laissant pousser la végétation sauvage et faites dépasser les arbustes de votre jardin de son faîtage.
Matière à réflexion ! Mur végétal et paillage plastique
En milieu rural ou dans un nouveau lotissement, une haie végétale plantée est ainsi la meilleure façon de faire le lien avec l’espace environnant.
Beaucoup d’entre nous plantons alors des thuyas ou des lauriers palme qui constituent de véritables « murs végétaux ». Ces arbustes présentent l’intérêt d’être d’un faible coût d’achat, de pousser vite (trop vite quand il faut les tailler !) et d’être toujours verts !
Nous avons la chance de vivre dans un pays où il y a des saisons. Profitons-en pour avoir des points de vue différents en hiver, au printemps ou en été en plantant des végétaux à feuilles caduques (qui tombent chaque automne) ou marcescentes (qui reste en partie desséchée sur les tiges en hiver, comme le charme ou le hêtre).
Certains travaux de terrassement laissent à nu d’importants talus. Une solution actuelle est de le recouvrir d’une toile de paillage vert synthétique. Elle est utile lorsque vous plantez des plantes tapissantes qui recouvrent rapidement ce film plastique. Mais cette bâche inesthétique est malheureusement trop souvent laissée nue car la plupart des végétaux sont morts ! Et pensez à retirer le film lorsque les végétaux sont suffisamment développés pour le porter à la déchetterie.
Vous pouvez autrement utiliser un paillage végétal. Et si vous décidez de le laisser en herbe, ce qui est la meilleure des solutions pour participer au maintien de la biodiversité, utilisez la débroussailleuse une ou deux fois par an.
Enfin, entre votre limite de parcelle et la rue, l’accotement en herbe peut être tondue en même temps que votre jardin. L’usage d’un herbicide de synthèse n'est désormais plus autorisé.