Les toitures et les souches de cheminées

Jusqu’à la deuxième moitié du XIXe siècle, la quasi-totalité des maisons rurales de la Manche est recouverte en chaume de blé, de seigle ou en roseaux et parfois d’essentes de châtaignier ou de chêne. Cependant, avant le XVIIIe siècle, il semble que la tuile plate ait été largement employée dans l'habitat rural du Cotentin.


Dans le nord-Cotentin, les toitures de schiste bleu du Cotentin ou de Tourlaville, jointoyées au mortier, permettent de supporter les tempêtes. Leurs faîtages sont recouverts de tuiles faîtières décorées et d’épis en terre cuite, fabriqués par les centres potiers de Sauxemesnil, Vindefontaine ou Néhou.


La couverture d’ardoise apparaît en Normandie dès le XIVe siècle mais elle est alors réservée aux bâtiments nobles et aux églises. Quand elle se vulgarise, l’ardoise est d’abord importée à partir du XVIIe siècle de Châteaulin (Finistère) par les ports de la Manche mais aussi des ardoisières du Calvados toutes proches (Caumont-l’Éventé et pays virois). Elle remplace progressivement le chaume. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’arrivée du chemin de fer en diminuant les coûts et les temps de transport accentue fortement cette évolution.

Le faîtage de ces toitures en ardoise est fait d’un lignolet constitué d’un rang d’ardoise débordant du faîte sur le versant sous le vent ou encore recouvert de tuiles rondes scellées au mortier.


La tuile plate est peu répandue dans la Manche. La tuile mécanique produit dans les tuileries du centre Manche se développe à la fin du XIXe siècle, souvent pour couvrir les bâtiments d’exploitation. 


Si les toitures en chaume possèdent une pente de 55 à 65°, celles en ardoise ou en tuile en présentent une de 45 à 60°.

 

Les souches de cheminée sortent toujours au faîtage de la toiture, tirage oblige ! Elles sont toujours massives et basses. Lorsqu’elles sont à l’aplomb des murs extérieurs, elles prolongent la pointe du pignon.


Les gouttières sont une invention récente. Les toitures en chaume n’en comportent bien évidemment pas. Dans les meilleurs des cas, l’eau du toit est reçue sur un dallage qui protège les fondations des infiltrations.  

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Zurab JAVAKHIDZE
Erstelldatum :
02/06/2021
Aktualisierungsdatum :
08/08/2021