Les CAUE ont 40 ans, que s'est-il passé pendant cette période ?
Cette période a connu une grande mutation sociale et économique ; il y a 40 ans c'était encore la prospérité, le quasi plein emploi, la construction du Centre Pompidou, l'achèvement des voies sur berges et du périphérique à Paris, le tout voiture et le tout nucléaire.
C'était aussi une période de grands débats de société, d'opposition, de clivages entre le régionalisme et la modernité, la fin des ZUP, la destruction d'éléments de patrimoine comme les halles Baltard ….
J'étais à l'époque étudiant en architecture et en urbanisme et les débats étaient vifs !
Aujourd'hui que se passe-t-il en architecture et urbanisme ?
On recolle les morceaux ! On diminue la place de la voiture en ville, on économise l'énergie sans grand enthousiasme, on réhabilite les grands ensembles tout en développant le périurbain et les centres commerciaux .
L'avènement de l'individualisme est une des caractéristiques de ce début de millénaire, la maison individuelle dans le lotissement est le mode d'urbanisation dominant, mais on préserve aussi les centres historiques à des fins touristiques ou promotionnels. On n'est pas très imaginatifs .
Qu'imaginez-vous pour demain ?
Le vieillissement de la population et la décohabitation vont produire leurs effets, on doit imaginer des nouvelles solidarités entre générations, entre urbains, ruraux (ou rurbains), partager des voitures, des services, ne serait-ce que pour des raisons économiques .
La gestion de notre habitat n'est plus adaptée à cette mutation, l'emploi est beaucoup plus souple et mutable ; s'endetter sur 30 ans n'a plus le même sens que pour nos parents.
Le rôle des professionnels du cadre de vie et des hommes politiques sera à redéfinir pour réussir une nouvelle cité idéale.
Les architectes et ingénieurs Tony GARNIER, Le CORBUSIER, Alvar AALTO ou Jean PROUVE ne sont pas que des pièces de musée !
Et les CAUE ?
Leur avenir est aujourd'hui conforté par différentes lois et un financemement via la taxe d'aménagement. Chaque département répond aux spécificités locales et celui de l'Ain est en pointe dans les domaines du paysage et du patrimoine.